Vacances sur la Seine

Vacances sur la Seine

mercoledì 28 gennaio 2015

L'Albatros

Charles Baudelaire

L'Albatros


Ce poème comporte quatre quatrains composés d'alexandrins avec des rimes croisées.



Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.


 Per un facile riassunto della vita e delle opere di Baudelaire, clicca qui: Vita e opere di Baudelaire

Spleen et Idéal: Spleen et Idéal dans "Les Fleurs du Mal"

Bon travail!!! 

martedì 13 gennaio 2015

Les poètes maudits

V E


Les poètes maudits


Le « poète maudit » est un concept inventé par Paul Verlaine, dans son ouvrage “Les poètes maudits”, publié en 1884 et ensuite en 1888, qui est une biographie de six poètes: Tristan Corbière, Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé, Marceline Desbordes-Valmore, Villiers de l’Isle-Adam et Pauvre Lelian (anagramme de Paul Verlaine lui-même) et un recueil de leurs poèmes.

 Dans cette oeuvre, le poète rend hommage au Parnasse français « décadent » qui marque la fin du Second Empire et les débuts de la Troisième République. Paul Verlaine, qui fréquentait personnellement ces auteurs, donne beaucoup d’anecdotes de première main.
La notion de poète maudit désigne en général un poète talentueux qui, incompris dès sa jeunesse, rejette les valeurs de la société, se conduit de manière provocante, dangereuse, asociale ou autodestructrice (en particulier avec la consommation d’alcool et de drogues), rédige des textes d’une lecture difficile et, en général, meurt avant que son génie soit reconnu.

D‘autres poètes (antérieurs ou postérieurs) seront par la suite considérés comme proches de cette attitude littéraire : François Villon, Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Lautréamont, Antonin Artaud, John Keats, Edgar Allan Poe, voire même Jim Morrison.
La notion romantique de malédiction du poète apparaît déjà en 1832 dans l’ouvrage d’Alfred de Vigny (un poète romantique), “Stello” qui expose le problème des rapports entre poètes et société  et qui affirme que le Poète « appartient à la race toujours maudite par les puissances de la terre ». Le poète maudit est donc une figure mythique de la pensée du XIX° siècle, qui commence chez les romantiques avant d’être continué par le Parnasse  et surtout le symbolisme.

Les recueils les plus «représentatifs» de cette notion de poète maudit sont :

Romances sans paroles (1874) recueil de poèmes de Verlaine




Paul Verlaine
Ces poèmes ont été composés pour la plupart en 1872 et 1873; plusieurs se ressentent d’une influence de Rimbaud, auquel Verlaine emprunte des thèmes et des rythmes de chansons. Les impressions de voyage (Paysages belges) voisinent avec les vers lyriques des ” Ariettes oubliées “, où domine une immense tristesse (“il pleure dans mon cœur”). Si le terme ” romances ” évoque une chanson sur un thème sentimental, l’expression ” sans paroles ” désigne sans doute le refus du discours, la recherche d’une poésie presque ” au-delà des mots ” qui soit seulement chant de l’âme, respiration, murmure.



Une saison en enfer de Rimbaud (1873) recueil de poèmes en prose d’Arthur Rimbaud.
 Rédigé en juillet 1873 après une période de crise dans la vie du poète — l’accident de Bruxelles avec Verlaine et le retour à Roche dans la ferme familiale — à partir d’une ébauche commencée quelques mois auparavant. Chant païen halluciné, le poème est aussi une profession de foi, marquée par la quête du salut, les déceptions sentimentales et artistiques, et un réquisitoire contre la civilisation occidentale et ses valeurs. Une saison en Enfer reste dans l’histoire de la littérature une œuvre fondatrice.

 Vie et oeuvres d’Arthur Rimbaud
Arthur Rimbaud


Il nait le 20 octobre 1854 à Charleville dans les Ardennes. Son père est un militaire toujours absent. Sa mère dévote et austère élève seule ses quatre enfants. Arthur Rimbaud est un enfant doué et précoce. Dès son enfance, il étonne ses maîtres par son intelligence brillante, et ses dons pour l’étude, mais aussi par son caractère fantasque et instable. À huit ans, il écrit. Il saute des classes. En 1861, ses parents se séparent et il va se lier avec les gamins des rues. Il est capable, à 14 ans, de rédiger en latin un poème de 60 vers.
En 1870, George Izambard, un de ses professeurs, le guide sur la voie de la poésie dans laquelle le jeune Arthur Rimbaud, qui veut devenir Parnassien, s’oriente.

Lettre de Rimbaud à Théodore de Banville (poète Parnassien)
Cher Maître,
Nous sommes aux mois d’amour ; j’ai presque dix-sept ans, l’âge des espérances et des chimères, comme on dit. - et voici que je me suis mis, enfant touché par le doigt de la Muse, - pardon si c’est banal, - à dire mes bonnes croyances, mes espérances, mes sensations, toutes ces choses des poètes - moi j’appelle cela du printemps...
J’aime tous les poètes, tous les bons Parnassiens, - puisque le poète est un Parnassien, - épris de la beauté idéale ; 
Dans deux ans, dans un an peut-être, je serai à Paris. Je serai Parnassien ! - je jure, cher maître, d’adorer toujours les deux déesses, Muse et Liberté.
 -
Arthur Rimbaud.»
Dans cette lettre, le jeune Arthur Rimbaud déclare très clairement adorer la poésie, il fait part à son ami et maître de sa volonté de devenir membre actif du Parnasse. Il n’a que dix-sept ans.
La guerre de 1870, entre la France et la Prusse, le rend antimilitariste. Il fait alors sa première fugue à Paris où il devient journaliste. Il est arrêté et conduit en prison. Il sera libéré quelques jours plu tard pour être ramené chez sa mère.
Il commence une longue série de fugues et de nombreux allers-retours entre Paris et Charleville. En 1871, Arthur Rimbaud prend parti pour la Commune. Il adresse à Georges Izambard et Paul Demeny ses fameuses Lettres du voyant,” et décide d’être poète.

Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant.

Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, - et le suprême Savant ! - Car il arrive à l'inconnu ! - Puisqu'il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu'aucun ! Il arrive à l'inconnu.

C‘est en septembre 1871 que Rimbaud rencontre Verlaine à Paris, lequel, à 26 ans, vient de renoncer à ses débauches et de se marier. Verlaine, qui a lu ses poèmes, lui a envoyé l’argent pour faire le voyage jusqu’à Paris. Entre les deux poètes s’établit une relation orageuse et mouvementée.

Leur liaison tumultueuse fait scandale dans les cafés parisiens où Arthur Rimbaud, ivre comme Verlaine, qui a recommencé à boire et a quitté le domicile conjugal, insulte les écrivains. Lors d’un dîner rituel, Rimbaud lira devant tout le Parnasse son poème Le Bateau Ivre qui soulèvera un enthousiasme général.

Les amants mènent une vie d’errance entre la France, l’Angleterre et la Belgique. Ils vont, viennent, se disputent, jusqu’à la rupture, lorsque le 10 Juillet 1873, Verlaine, ivre, blesse Rimbaud au bras d’un coup de pistolet parce que celui-ci ne veut plus partager avec lui son errance, et se retrouve en prison pour deux ans (c’est là que Verlaine prépare les poèmes du futur recueil intitulé Sagesse). Pendant ce temps, Rimbaud publie Une saison en enfer, recueil qui sera imprimé en Octobre 1873; il croit avec cette dramatique confession accéder à la gloire mais l’accueil est glacial. Il continue ses vagabondages, termine Illuminations.

Quelquefois je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches nations en joie. Un grand vaisseau d'or, au-dessus de moi, agite ses pavillons multicolores sous les brises du matin. J'ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs !
Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre ! Paysan !
Suis-je trompé ? la charité serait-elle soeur de la mort, pour moi ?
Enfin, je demanderai pardon pour m'être nourri de mensonge. Et allons.
Mais pas une main amie ! et où puiser le secours ?

Découragé, il renonce à la littérature. Une page est tournée, c’est l’adieu à la poésie. Il n’a que 19 ans, il rêve l’aventure et il commence parcourir l’Europe à pied, en vagabond. « L’homme aux semelles de vent » comme l’appelle Verlaine, multiplie les voyages à travers l’Europe. Il apprend l’anglais, l’allemand et l’arabe. En 1876, il n’écrit plus ; il devient mercenaire, puis commerçant. L’Afrique l’attire; il y passera les dernières années de sa vie en tant que trafiquant d’armes. Fatigué, il reviendra en France atteint d’une tumeur au genou. 
Il meurt à Marseille le 10 novembre 1981, à l’âge de trente-sept ans.